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Quelques notes pour vous éclairer,

Que peut-il se passer à 20 ans, alors qu'à peine ébauché, j'avais se désir inébranlable de traduire la multitude d'émotions, de sensations et de troubles divers de la vie ? Mystère ! 

Je n'ai fait, à partir de là, et jusqu'à aujourd'hui, sans calcul, qu'essayer, en adoptant les conditions nécessaires, de réaliser ce projet. 

Rien dans mes origines, enfance et environnement ne m'inclinait pour cette existence.

Ce sera la peinture malgré tout.

Le hasard météorologique et le terrible gel de la Provence en 1956, ont façonnés le paysage, avec ces oliviers morts, qui m'ont fortement impressionné. C'est donc par là que j'ai commencé, hantant les chemins, fasciné par le graphisme de ces branches nues. D'où, peut-être, cette gestuelle que j'ai conservée longtemps, oubliée, puis retrouvée quelques années plus tard. 

Dix première années de travail intense : des dessins aux Beaux-Arts de Marseille (cours du soir chez François Diana) et peinture terminée en une séance sur le motif.

Ne connaissant rien de ce métier - la passion seule me portait - j'étais presque satisfait des résultats !

Et puis, instinctivement, j'ai senti qu'il fallait me conforter aux Anciens, aux Grands. Voyages donc, en 2CV (acquise déjà grâce à la vente de mes premières huile sur carton) : Florence, Madrid, Amsterdam, Paris...

Mon regard s'ouvrait alors sur la vraie, la grande peinture.

A chaque retour c'était la détresse dans l'atelier.

Ayant pris du recul, le constat était simple : j'étais démuni des moyens techniques indispensables à l'expression de mes élans. J'avais tout à apprendre...

Et c'est ce que j'ai fait : remettre en question tout mon travail.

Les années 1964 à 70 auront été consacrées à cette recherche incessante, sans aucune intention d'aboutir à un résultat correspondant à ma sensibilité : uniquement des exercices et pas d'exposition ce qui engendra de grandes difficultés du quotidien. Ce fut très long.

Une rencontre accéléra le processus, celle de la peinture de Nicolas de Staël, en 1969, chez Maeght à Saint-Paul de Vence. Elle a été un éblouissement. A l'abri de l'énergie que dégageait son oeuvre, j'ai pu faire une grande partie du chemin, qui devait me mener plus tard à ma peinture. 

Restant pendant toutes ces années en retrait dans ma vie professionnelle, conscient des influences, les acceptant avec humilité, je faisais mes gammes. 

Cette étape achevée la véritable difficulté était là sous forme questions : j'étais qui et c'était quoi ma peinture ? 

Je me retrouvais dans la solitude absolue, sans point d'appui, le néant. 

 Grâce à une communion intense la nature est venue à mon aide, picturalement parlant, parce qu'il y avait longtemps qu'avec elle, je vivais une histoire d'amour. Je ne savais pas alors que c'était la terre qui allait être ma nourriture essentielle, mon carburant, mon révélateur. Un vrai mariage !

Les collages m'ont permis de retrouver le chemin des sensations. 

Retrouvant la peinture j'ai pris alors des voies sans issues. J'avais besoin de thèmes. Conscient que ces artifices étaient le seul moyen de travailler, de " faire ".

Il y eu une période inspirée par le graphisme observé sur les galets de la Durance, lieu privilégié : l'eau, le minéral. 

Vint celle offerte par le vol des oiseaux, admirables " dessinateurs ".

Et puis, à force de travail, de présence à l'atelier, de disponibilité, de réceptivité, j'ai fini par trouver mon sillon, que je creuse. 

1956 - 1976 : il m'aura fallu 20 ans. 

Depuis je trace ma route.

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